Je travaille avec des entreprises françaises depuis plus de vingt ans, ce qui me permet de connaître leurs besoins en traduction et leur façon d’y répondre. Traduire un site vers l’anglais est un dilemme courant : doit-on le traduire ou non ? Par où commencer ? Cet article présente cinq maladresses que je remarque souvent lorsque je collabore avec une entreprise.
#1 Ne pas réfléchir à l’objectif
Le contexte de mondialisation dans lequel nous vivons actuellement nous pousse à croire que si notre site n’est pas en anglais, nous manquons une belle occasion d’attirer de nouveaux clients et d’impressionner les gens, ce qui peut être vrai dans certains cas.
Cependant, ce n’est pas le cas pour de nombreuses petites et moyennes entreprises. Alors, avant de commencer à demander des devis ou à penser à ajouter le plugin de Google Translate à votre site, posez-vous cette question :
Pourquoi ai-je besoin d’avoir un site en anglais ?
Quels seront les résultats ? Quels marchés je souhaite viser et quels sont les retours sur investissement auxquels je m’attends ? Si vous n’avez pas déjà de réponses claires à ces questions, un site en anglais aura alors le même effet qu’un message dans une bouteille à la mer.
#2 Ne pas réfléchir au public visé
Vous savez à présent que vous avez un marché potentiel en dehors de la France. La prochaine étape est de creuser un peu plus loin et de vous poser cette question :
Quel est le public visé ?
Plus vous serez précis et plus votre communication sera efficace. Je ne vous apprends rien ici, puisque c’est sûrement l’approche que vous avez adoptée lorsque vous avez commencé par rédiger les contenus de votre site dans votre langue maternelle. Pourtant, c’est un point crucial quand il s’agit de traduction.
L’anglais peut être très différent d’un endroit à l’autre. Ciblez-vous des clients au Royaume-Uni, en Europe, aux États-Unis ou dans un autre pays ? L’orthographe, le style et les références culturelles ne sont pas les mêmes. Ciblez-vous des personnes dont l’anglais est la langue maternelle ou la langue seconde ? Ces facteurs sont à prendre en compte pour retenir l’attention du lecteur.
Vos lecteurs souhaitent que vous vous adressiez à eux directement, et non à une personne qui vit à l’autre bout de la planète, à qui ils ne s’identifient pas.
#3 Demander à une connaissance qui parle anglais de faire la traduction
Cette solution semble logique. Vous avez un ami, collègue ou secrétaire qui parle anglais et qui peut facilement traduire vos contenus. De toute façon, il n’y a pas beaucoup de texte à traduire, alors ce sera simple.
Je comprends la tentation, vraiment. En tant que Britannique vivant en France, j’ai traduit de nombreux documents à titre de faveur, et ce bien avant que je ne devienne traductrice professionnelle. Mais voilà : j’ai énormément appris à affiner mon savoir-faire depuis que je me suis engagée dans la profession.
La traduction est un art, bien plus qu’une permutation de mots !
Elle requière de la perspicacité, de la créativité, des connaissances culturelles et un sens de la cohérence et de la fluidité. Vous êtes Français : est-ce que cela signifie pour autant que vous seriez à l’aise pour écrire un roman ? Pourquoi pas ? Vous parlez français, non ? Un site doit pouvoir captiver le lecteur en quelques secondes. Vous devez être sûr que les premiers mots lui font écho et ont un réel impact.
#4 Penser qu’il s’agit seulement de retranscrire le texte français en anglais
Bon, ce point paraît étrange puisque c’est l’objectif même de la traduction, non ? Oui bien sûr, mais… un site n’est pas seulement composé de texte. C’est votre entité, votre marque, vos émotions. Les émotions, les messages et les jeux de mots percutants ne peuvent pas toujours être exprimés de la même façon.
Prenons cet exemple. Tout le monde en France connaît le slogan de Mars : « Mars, et ça repart ». Cependant, pendant plus de 50 ans, leur slogan en anglais était : « A Mars a day helps you work, rest and play ». La traduction littérale serait : « Un Mars par jour vous aide à travailler, vous reposer et vous amuser ». Vous serez d’accord qu’il est beaucoup moins accrocheur en français !
Techniquement, il est possible de traduire littéralement, mais le résultat final est différent. Les quelques mots « Mars, et ça repart » englobent les notions de travail, de repos et d’énergie que la barre chocolatée procure. Je ne pense pas que cette traduction ait été réalisée par « ce Français qui travaille dans le service comptabilité ».
Cet exemple est extrême car la traduction de noms de marques et de slogans est une spécialité en soi, mais il illustre mon explication. Il y a les mots, puis le message et les émotions derrière les mots. Pour dire la même chose, les différentes langues et cultures n’utilisent pas forcément les mêmes mots ou les mêmes exemples. Enfin, certains contenus en français peuvent ne pas être pertinents pour un lecteur anglophone, et un traducteur professionnel saura en tenir compte.
#5 Penser que c’est cher
Lorsque vous avez un secrétaire bilingue à portée de main (voir #3 ci-dessus), une traduction professionnelle peut vous sembler être une dépense inutile. Vous pourriez penser que vous n’avez pas le budget. Ce à quoi je vous répondrais : pouvez-vous vous permettre d’avoir une traduction de mauvaise qualité ?
Les résultats d’un site agréable et joliment conçu se mesurent facilement grâce au nombre de leads, de clics, de ventes et au taux de conversion. Cependant, il est impossible de jauger l’opposé, c’est-à-dire le nombre de clients potentiels perdus parce qu’une fois sur votre site, ils se sentent aliénés ou peu concernés par votre offre.
Dans une phrase parfaite, un seul mot peut indiquer que le texte n’a pas été écrit par une personne native et, alors qu’un accent étranger peut avoir des sonorités charmantes à l’oral, l’effet produit sur papier est totalement différent. Qu’est-ce que les clients recherchent ? À être compris. C’est exactement ce à quoi servira votre investissement dans un service de traduction.
Assurez-vous que votre entreprise fasse le bon investissement et contactez-moi dès maintenant pour que nous discutions de vos besoins, sans obligation d’engagement.
[Traduit de l’anglais vers le français par Charlotte Pénard]
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